Chanm chanm

Décidément ces temps-ci je fais un véritable retour d’âge. Après mes sachets salés de papita que je suçais allègrement, c’est maintenant au tour de cette poudre collant au palais de trouver sa place dans mes écrits.

Un mélange de maïs et de pistaches réduits au moulin en une poudre agrémentée de sucre et parfois aromatisée d’épices douces comme la cannelle, le chanm chanm est une autre gâterie à avoir marqué ma vie d’écolière.

Je devais avoir à peine sept-huit ans lorsque je l’ai découvert pour la première fois. Je pense effectivement en avoir goûté en classe de dixième un vendredi où mes parents, étant retenus ailleurs par un engagement familial, nous avaient laissé, ma sœur et moi, un peu plus tard sur la cour de l’école après le renvoi de midi.

J’avais été tout de suite enchantée par cette poudre qui, au contact de la salive, devenait une masse de chanm chanm collante et donc une véritable invitation à fè lasisine, sans compter que le chanm chanm remplissant le creux du palais fait parler sur la langue ! Ceci suffisait à rendre heureuse la gamine que j’étais. Cette poudre collante me permettait d’attiser la jalousie de mes camarades de classe, notamment de celles qui n’avaient pas pu se procurer un sachet ce jour-là. Un enfant ne demande pas beaucoup pour s’amuser, hein ?

Cette poudre qui se vendait en petits sachets bien gonflés se partageait difficilement. Il fallait ouvrir le sachet délicatement afin d’éviter autant que possible de renverser trop de chanm chanm sur le sol ou sur soi. Au fait, la meilleure façon d’en manger était de creuser un minuscule trou à l’une des extrémités du sachet à l’aide des incisives. Tel un entonnoir, ce trou permettait de faire descendre la poudre en filet.

Et oui, je me retrouvais une fois de plus à sucer un sachet en plastique ! A bien réfléchir, mon enfance a été marquée d’ingestion de sachets : sachet de papita, sachet de chanm chanm, sachet de popcorn et j’en passe!

Mais revenons-en à cette concoction de pistache et maïs. A l’époque, le vendredi était le jour du chanm chanm. En effet, la marchande nous amenait des sachets regorgeant de chanm chanm religieusement à la sortie des cours primaires le midi. Je la revois encore derrière son étal où s’affairaient des petites mains pour acheter surettes, bonbons, popcorn et autres gâteries. Moi, je ne m’approchais vraiment de son étalage que lorsque j’étais certaine d’y trouver mon chanm chanm.

Ce sont ces souvenirs qui me vinrent à l’esprit lorsqu’on me ramena un bol plein de chanm chanm de Belladère, une ville de province, le weekend écoulé. Cette poudre collant au palais et qui vous laisse des petits grains de maïs à la bouche, il y avait longtemps que je n’en avais mangée. Je crois bien que j’ai cessé d’en manger lorsque je suis passée à la cour des grands, en classe de 6e secondaire.
Vous devinez donc ma joie de retrouver ce goût de mon enfance, une joie que je ne pouvais m’empêcher de partager avec vous.

Ah, ces petits plaisirs gourmands de mon enfance !

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