Tous les ans, nous recevons la famille à Noël. Afin de casser la routine de ces repas répétitifs, nous tachons toujours, ma mère et moi, d’inclure un ou deux plats inhabituels au menu.
Cette année, notre plat inattendu était l’hummus au labapin illustré plus haut.
Je savais déjà, une fois l’assiette décorée, que son contenu intriguerait nos convives. J’étais prête à jouer le jeu de l’interrogatoire auquel je participe malgré moi chaque année.
Effectivement, j’avais à peine posé l’assiette sur la table des amuse-gueules que les questions fusaient de partout. Mes oncles et tantes devaient à tout prix avoir des explications concernant chacun des plats déposés sur la table, notamment mon fameux hummus qu’ils n’arrivaient pas à identifier.
Lorsque leur doigt s’arrêta sur ce plat, je leur répondis avec nonchalance qu’il s’agissait de labapin. Je savais que cette réponse ne les enchanterait guère. Tout comme nous, ils n’avaient jamais consommé le labapin sous cette forme. Ils étaient donc convaincus que je me moquais d’eux. Ils n’avaient pas tort. Je le faisais…à moitié.
Je n’étais pas décidée à leur donner plus de détails sans qu’ils n’y aient goûté, ce qu’ils firent finalement de guerre lasse. Ce n’est qu’alors que je leur confirmai qu’il s’agissait d’un hummus au labapin. Cette appellation ne semblait cependant pas leur convenir. Purée, crème, farce au lapabin, ces termes leur semblaient bien plus appropriés. Ma tante me donna même son approbation pour la publication sur le blog de ma recette de « crème au labapin.»
Ce nom ne m’enchantait guère, mais je ne bronchai pas. Mon plat je m’entête et m’entêterai à le baptiser : hummus au labapin.
Pourquoi l’appellation hummus ?
Tout simplement parce que, comme je l’ai mentionné dans mon tout premier article dédié aux lapabins, ce plat est né du constat que les pois chiches en conserve ont un goût similaire à nos châtaignes de la Caraïbe mieux connues sous le nom de labapin chez nous en Haïti. Je l’ai donc préparé en m’inspirant de ma recette de hummus traditionnelle.
Les labapins cuits, je les ai réduits en purée et agrémentés d’ail, de jus de citron, de sel, de paprika et d’huile d’olive. J’ai omis le tahini comme je le fais habituellement avec mon hummus aux pois chiches tout simplement parce qu’on le vend en bien trop grande quantité chez nous.
Je dois avouer que ce ne fut pas une aventure sans embûches.
De texture plus ferme, nos châtaignes-pays, comme on les appelle ailleurs dans la Caraïbe, sont très difficiles à réduire en purée. Elles sont aussi très poreuses et absorbent beaucoup liquide. Pour obtenir la texture désirée, il a fallu que je les passe au robot culinaire par petite portion en y ajoutant beaucoup d’eau, ce à quoi je ne m’attendais pas.
Fort heureusement, cette préparation en valait la peine. Nos labapins n’ont rien à envier aux pois chiches. Réduits en purée, ils acquièrent une texture extrêmement onctueuse. Je répèterai bien plus souvent cette aventure, même si elle exige que je passe des heures à éplucher des labapins à la main.
Hummus haïtien au labapin
Ingrédients
Pour le hummus
- 6 tasses de labapin cuits et pelés
- 4 têtes d’ail
- 2 jus de citrons verts
- Sel au goût
- Poivre au goût
- 2-3 tasses d’eau
- ¼ tasse d’huile d’olive approximatif
Garniture
- Olives vertes
- Oignons mauves ou échalotes au jus d’orange sûres
- Persil harché
- Paprika
- Labapin cuits
Instructions
- Dans un blender ou robot culinaire, mettez labapin, ail, jus de citron, huile d’olive et /12 tasse d’eau
- Réduisez le mélange en purée en ajoutant plus d’eau au fur et à mesure. Veuillez noter qu’il se peut que vous ayez à travailler par petites portions que vous mélangerez après
- Lorsque votre purée a la texture onctueuse recherchée, salez et poivrez au goût
- Mettez dans un bol en verre. Recouvrez et gardez au frais pendant quelques heures
- Au moment de servir, versez votre hummus dans une assiette
- Garnissez d’olives vertes, de labapins, et d’oignons ou d’échalotes
- Arrosez d’huile d’olive
- Saupoudrez de paprika
- Servez accompagné de pita, de chips de cassave ou de papita