L’avocatier inaccessible

C’est la saison des avocats un peu partout à travers le monde. En Haïti, ces fruits – les avocats sont un fruit et non un légume – se retrouvent à tous les coins de rues dans les étalages des marchands ambulants. Et chez moi, nous en servons pratiquement tous les jours car mon père qui en raffole les ramène religieusement à la maison.

Je ne connais personne d’autre qui aime les avocats autant que lui. Lorsque j’étais petite, il prenait plaisir à me poser la même question à tous les coups : “wap manje zabèlbòk, Annick ?“ – veux-tu de l’avocat, Annick. Une question à laquelle je répondais oui bien sûr sans hésiter. A bien réfléchir, je pense qu’il me la posait si souvent espérant qu’un jour je lui dirais non. Qui peut le blâmer? Avec une famille de six, un avocat est vite englouti.

Les avocats accompagnent tous nos repas du soir. Nous les servons en tranches que nous saupoudrons de sel, de poivre et parfois de quelques gouttes de citron au goût.

Un plat haïtien en particulier ne saurait être servi sans avocat chez moi. Je parle du maïs moulu. Si vous prétendez nous en servir sans avocat, vous risquez de provoquer une manifestation sur place. Je vous le garantis!

J’aime aussi notre fameux pen ak zaboka. Il s’agit simplement d’avocat et de pain. Rien de plus, rien de moins. Et pourtant, c’est un délice. Avec notre « pen rale », c’est encore mieux.

Mes lecteurs haïtiens seront certainement surpris d’apprendre qu’il y a seulement sept ans que j’ai découvert cette combinaison. Oui, j’ai bien dit sept ans ! J’hésitais toujours à l’essayer jusqu’au jour où nous nous sommes retrouvés dans un embouteillage monstre. Nous avions laissé la côte Sud aux premières heures du matin pensant prendre notre petit déjeuner à Port-au-Prince et n’avions donc pas de nourriture avec nous. Fort heureusement, des vendeurs d’avocats et de pain étaient présents. C’est alors que j’ai compris pourquoi tant de gens raffolent du pen ak zaboka.

Je suis donc heureuse lorsqu’il y a autant d’avocats sur le marché. Et cette année, je devrais l’être encore plus car, pour la première fois depuis 28 ans, notre avocatier, illustré ici, regorge de fruits. Excellente nouvelle, me diriez-vous? Hélas! Les fruits sont suspendus à un arbre qui a eu la bonne idée de viser le ciel. Ses fruits en sont donc inaccessibles.

Cela fait plus d’un mois que je réfléchis à la meilleure manière de les cueillir avant qu’ils ne s’écrasent au sol. Le jour où nous les avons aperçus ma tante et moi, nous nous sommes dit en blaguant qu’il faudrait engager une des machines de la compagnie d’électricité et payer le chauffeur en avocats.

Il devrait être heureux d’une telle entente. Il mangerait beaucoup de pen ak zaboka. Qu’en dites-vous ?

Ne répondez pas à cette question sans en avoir vous-même essayé.

Je vous laisse plus bas la formule simple et facile comme tout.

Ingredients

  • 1 avocat frais
  • Du pain frais
  • Sel & Poivre (facultatif)

Instructions

  1. Coupez le pain en deux
  2. Garnissez-le de tranches d’avocat. Salez et poivrez au goût
  3. Mangez immédiatement.

Note: Je beurre parfois le pain avant d’insérer les tranches d’avocat. Encore meilleur à mon goût.

Partagez cet article avec vos proches :

Laissez un commentaire :

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Inscrivez-vous !

Recevez mes anecdotes par email.

Vous avez rejoint ma liste. Oops! Une erreur s'est produite. Essayez à nouveau.
Saveur Blog '19 Awards | Best Food Culture Blog

Dernières Anecdotes

  • All
  • accompagnement
  • amuse-gueule
  • boissons
  • céréales
  • cocktail
  • condiments
  • Creole Kitchens
  • culture
  • fines herbes
  • fruit de mer
  • fruits
  • Idea Casserole
  • inspiration
  • lakou lakay
  • légume
  • poisson
  • recettes
  • salé
  • snack
  • sucré
  • trucs & conseils
  • ustensiles
  • viande
© Copyright 2024. Tchakayiti par Annick Mégie. Tous droits réservés.
%d blogueurs aiment cette page :