Que feriez-vous si vous retrouviez un fruit de votre enfance et vouliez en connaitre le vrai nom? Passeriez-vous des heures à consulter encyclopédies, livres de cuisine et à surfer le web? Et si vos recherches vous laissaient plutôt dans le doute? Et si vous n’arriviez plus à savoir ce qui le distinguait d’un autre fruit connu en dépit du fait que vos papilles établissent clairement une distinction entre les deux?
Après mes recherches infructueuses, je choisis de rédiger un article et d’utiliser les appellations que je connais!
Chers lecteurs, permettez moi de vous présenter ce fruit que certains appellent grenadilla, grenadia sucrée et même passiflore chez nous. Cette dernière appellation désigne apparemment la famille à laquelle il appartient, la même famille dont font partie mes fameuses grenadias. Permettez moi de vous parler de ce fruit qui il y a quelques jours m’a mis le sourire aux lèvres alors que j’en dégustais et que des souvenirs de mon enfance me revenaient.
Je ne me rappelle plus à quand remontait ma dernière dégustation de grenadias sucrées. J’étais définitivement plus jeune. A l’époque, nous faisions encore nos longues marches vers Kenscoff et ces fruits nous aidaient à tenir le coup. Tout comme les kalbasik dont je vous ai déjà parlé, nous achetions nos grenadillas à notre arrivée à Kenscoff et les ramenions dans un sachet que nous portions précieusement sous nos bras. Ces fruits étaient comme une récompense à nos efforts pour survivre à ces marches de plus de trois heures.
Le fait de pouvoir en ramener chez nous semblait nous redonner la force et l’énergie dont nous avions besoin pour continuer la route. Nous attendions impatiemment notre arrivée à la maison pour profiter pleinement de notre festin fruité. Une fois le portail principal franchi, nous retrouvions effectivement assez de force pour nous précipiter vers la cuisine à la recherche d’une cuillère qui nous aidait à extraire la pulpe du fruit que nous engloutissions.
Mon petit frère né beaucoup plus tard ne les connaissait pas, à un point tel qu’il me regarda les engloutir l’autre jour d’un air éberlué. Il ne comprenait pas trop comment j’avais pu tout avaler alors qu’il s’était lui même contenté d’en sucer les graines qu’il ne savait pas comestibles. J’ai donc dû immédiatement lui expliquer ce qu’était ce fruit.
La pulpe et les graines de grenadias sucrées sont comestibles. Tout comme les grenadias ou fruits de la passion, les grenadillas de forme ovale et de couleur plutôt orangée ont une pulpe gélatineuse enrobant des petits grains noirs croustillants. Leur couleur, leur goût et leur utilisation sont ce qui distingue ces deux fruits. Contrairement aux grenadias dont la pulpe est orangée et dont les grains sont jetés après extraction du jus, la pulpe des grenadillas est blanchâtre et sucrée et l’intérieur du fruit se mange dans son intégralité.
S’il vous arrive d’en recevoir, je vous invite donc à vous armer d’une cuillère, à ouvrir la coque extérieure et à vous rassasier des petites graines croustillantes qui le remplissent, graines que vous devez définitivement avaler. Evitez de les gaspiller comme l’a fait mon frère. Vous savez maintenant comment les manger 😉