Mayi boukannen ou bouyi ? Se la pou la

Chez moi, la nourriture ne fait jamais long feu, encore moins le maïs bouilli et le maïs boucané. Si vous n’êtes pas alertes, vos papilles risquent de ne se délecter que de l’odeur du maïs qui se répand dans la maison durant la cuisson.

Le maïs frais a toujours été notre gourmandise d’après diner. Nous en faisons une partie intégrante de nos menus quotidiens au début du mois de juin, bien que le mayi boukannen envahit en général nos trottoirs durant les premiers jours du mois de Mai. C’est à cette époque que les vendeurs ambulants installent leurs grilles de fortunes qui se repèrent facilement vu que les alentours sont toujours bourrés de pelure de maïs.

A la maison, nous préférons attendre les récoltes abondantes de notre zone car le maïs en est plus frais, donc plus juteux et légèrement sucré. Du vrai mayi ole comme nous disons si bien chez nous.

Nous en achetons toujours directement des habitants se trouvant au bord de la route à l’entrée de Fermathe. Leur présence pour nous est signe que la saison du bon maïs est vraiment arrivée, même s’il y en avait déjà de disponible ailleurs sur le marché.

Il est important de noter que notre maïs local a plutôt des grains durs et donc un temps de cuisson plus long que le maïs vendu à l’étranger. Les grains en sont si durs que certains se transforment en popcorn sur le gril. Ceci arrive en général avec le mayi rek, c’est-à-dire le maïs plus mature qui est ou resté sur l’arbre plus longtemps ou a été cueilli depuis un bon bout de temps et donc perdu un peu de son juteux.

Petite, je me tenais à côté du gril attendant justement que les grains se transforment en popcorn car il me fallait absolument avoir ce morceau de maïs. A l’époque mes yeux et mon appétit d’enfant ne comprenaient pas trop le concept du mayi ole. Les plus gros grains, donc le mayi rek, étaient plus attrayants.

Je sais désormais que le mayi ole est le meilleur, même s’il me faut sacrifier en quantité. Malheureusement la compétition est de plus en plus forte à la maison car nous le savons tous.

Pas besoin de vous raconter que nous nous empressons tous de venir prendre notre part aussitôt le maïs prêt. Les premiers venus sont toujours les mieux servis qui laissent le maïs rek au retardataire.

Ceci ne veut pas dire que nous ne nous rasassions pas des autres morceaux. Le mayi rek fait autant notre joie ; le mayi ole est simplement un peu meilleur.

Vous devez donc comprendre maintenant pourquoi quand il s’agit de mayi boukannen et de mayi bouyi, dans notre cuisine familiale, Se la pou’w la.

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