Aujourd’hui, encore une fois, nous faisons un voyage à travers le temps. Tout comme nous l’avons fait avec mes bâtonnets de glace au tamarin, nous revisiterons une gourmandise que je dégustais lorsque j’étais écolière. Cette fois-ci c’est un bak fritay que nous visiterons. Pas n’importe lequel. Je ne parle pas non plus de griyo ak bannan peze, si c’est ce qui vous passe par la tête. Nous laissons la terre pour une visite côté mer.
Au menu : écrevisses frites, bannan peze ak pikliz.
Il s’agit des fritay que je mangeais après les cours lorsque j’étais encore écolière. Ces écrevisses, nous les achetions d’une marchande précise. Celle qui se tient au Kafou Tifou. Son étal est au coin gauche de cette intersection. Elle a une cuvette rose posée sur les jambes – du moins c’est cette couleur que je garde en mémoire. Ce récipient est rempli de farine, une farine épicée je suppose. Mais ne me prenez pas au mot. Je ne saurais faire une telle affirmation.

Cette marchande, je l’ai toujours observée de loin. Elle passe des heures à tremper des écrevisses l’une après l’autre dans ce mélange de farine avant de les lâcher dans de l’huile chaude. Une fois ses écrevisses frites, elle les empile dans un petit sachet marron auquel elle ajoute bananes pesées et pikliz selon la commande.
Ce sachet, je l’aurai bientôt sous la main. Un messager nous l’apportera au bureau de ma mère. Son contenu, je ne le mangerai pas seule. Je le partagerai avec bien trop de personnes. En quelques secondes, il disparaitra. Les quelques douzaines que nous commandons ne suffisent jamais à calmer notre faim. Nous les engloutissons avec joie.

Je ne me rappelle plus la dernière fois où j’ai mangé ces écrevisses. Je me suis longtemps demandé si la marchande était encore à ce coin de rue. Il y a quelques jours, ma mère m’a confirmé, qu’après tant d’années, elle demeure encore fidèle à son poste. Des amis commandent encore ses écrevisses. Et je les envie. A 45 minutes de ce bak, je suis bien trop loin pour m’en procurer.
Je me console cependant avec cette recette que j’ai improvisée ce weekend. Elle se rapproche un peu de ces écrevisses frites de mon enfance. Elle ne les égale cependant pas. Et je m’en contente. Je sais que je n’obtiendrai jamais le goût exact de ces écrevisses. Elles sont comme nos papita. Elles ont un ingrédient spécial : gou lari a, ce goût que nul ne peut reproduire dans le confort de sa cuisine.

Ecrevisses frites
Ingrédients
- 1 lb d’écrevisses dans leur carapace
- 1 tsp de sel
- 1 tsp de poivre
- 1 tbps de maïzena
- 1 piment bouc haché
- 2-3 tête d’ail haché
- Citron garniture
- Pikliz en accompagnement
Instructions
- Faites une incision dans la carapace des écrevisses afin de les déveiner sans ôter la carapace
- Rinsez-les avec de l’eau
- Assaissonez de sel et de poivre
- Saupoudrez-les de maïzena
- Faites chauffer de l’huile dans une casserole
- Faites frire les écrevisses dans l’huile chaude jusqu’à ce qu’elles soient dorées
- Enlevez les écrevisses de l’huile. Déposez-les sur du papier absorbant
- Dans un poëlon, faites dorer l’ail
- Ajoutez le piment bouc haché
- Incorporez les écrevisses et mélangez
- Servez avec du pikliz préparé et des lamelles de citron